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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 08:52


 

 

 

Et bien ça, c’est du cinéma. Du sacré cinéma.

D’abord, parce que le scénario nous montre un Vatican absolument différent de ce qu’il est en réalité. Mais en même temps, nous passons un moment de pure jouissance qui nous oblige à une réflexion sur plusieurs impostures.

 

La première de ces impostures, c’est la religion elle-même, et le catholicisme en particulier. On est toujours en train de douter de la sincérité de la foi de ces vieillards qui dirigent l’une des institutions les plus anciennes de bourrage de crâne et de soumission à un dieu inventé comme tous les dieux en vente sur le marché de l’espoir.

 

Nous sommes loin des cardinaux menaçants des films vaticanesques habituels. Moretti transforme magiquement le Conclave en maison de retraite pour vieillards encore plus ou moins fringants, et d’une gentillesse infantile absolument fondante. L’organisation d’un tournoi international de volley, séquence un peu longue, mais il faut bien passer le temps puisqu’il faut « réparer » l’élu, constitue le summum de ce monde absurde à la puissance intellectuelle redoutable.

 

Imposture de la psychanalyse telle que nous l’a rappelée récemment Michel Onfray, en mettant à nu Siegmund Freud. Joué par Moretti lui-même, le Professore, appelé par le secrétaire du Vatican au chevet du tout nouveau Pape désigné et qui ne veut point le devenir, est divorcé, athée, et ne servira à rien.

 

Imposture de l’élection du Pape. Schizophrénie de l’Eglise qui place cette élection sous inspiration divine. Après plusieurs tours, les favoris qui ne veulent point assumer la tâche de star internationale, prient pour ne point être choisis et le sort « divin » tombe sur un cardinal qui ne s’y attendait pas.

Comment Dieu qui prévoit tout peut-il inspirer un tel vote ?

 

Michel Piccoli est absolument parfait dans ce rôle où l’on voit cet homme, soudain accablé par le poids de ce qui lui tombe sur le râble et qui, lucide, sait qu’il ne sera jamais à la hauteur de la tâche compte tenu de l’énorme travail de réforme que l’Eglise Catholique devrait faire sur elle-même pour regagner ses parts de marché.

 

Les gags, les quiproquos se suivent. Mgr Melville va-t-il enfin accepter d’être pape, merde alors ? Prions mes frères, prions. Et la foule attend. Les rumeurs se suivent. Jusqu’à la scène finale. Absolument bouleversante d’humanité.

 

Imposture du libre-arbitre vécu au quotidien et son soudain triomphe.

 

La liberté d’être doit l’emporter sur ce que l’on nous fait être.

 

Un film fort réjouissant, jubilatoire, du grand cinéma en dépit de quelques longueurs et au-delà des invraisemblances qui sont en dessous de la réalité, elle-même encore plus invraisemblable. A voir.

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  • Professeur honoraire  et ancien maire adjoint. Centres d'intérêts : philosophie, histoire, politique, voyages, amitié.
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