Rude métier que celui de policier. Métier dangereux, métier proche de celui des éboueurs, à la différence près que les uns se coltinent les ordures ménagères et les autres les ordures de la société. Choses au rebut et en décomposition, hommes et femmes en marge de la légalité et aussi, parfois, en voie de décomposition.
Dans les deux cas, il faut éliminer ce qui porterait atteinte au bon fonctionnement de la société. Or, après le ramassage dans la rue, il y a le traitement des ordures que l’on recycle pour certaines, et que l’on juge quand il s’agit des « citoyens », que l’on place dans les prisons-poubelles et que l’on recycle rarement.
Un beau mot que celui de « citoyen » que bien des hommes politiques et des policiers oublient parfois.
Nous sommes tous des citoyens, donc justiciables. Et nous avons donc tous des droits et des devoirs. Nous sommes tous différents mais « tous égaux devant la loi ». C’est ce qu’il est écrit sur la Déclaration des Droits de l’Homme et (justement) du Citoyen. Dans la réalité, il faut admettre qu’il existe bien une justice de classe qui se traduit par une méfiance systématique du petit peuple pour « la Justice » et une confiance absolue des grands personnages pour « leur Justice ».
Enfin, un policier en uniforme, exerce le beau métier de « gardien de la paix ». Encore une bien belle appellation que certains policiers oublient de plus en plus souvent, surtout depuis qu’un certain ministre de l’Intérieur, un certain Nicolas S., admirateur inconditionnel des pires réactionnaires US, se prenant pour un shérif de série B, traître à sa patrie comme nous l’ont rapporté les échanges diplomatiques parus chez WikiLeaks, a donné le signal de la transformation de nos gardiens de la Paix en Robocops. On n’a pas impunément pour toute culture les séries télévisées et les films américains.
Ajoutons à cela, la mise en place du « rendement », de la « politique du chiffre », et nos agents de police sont obligés de se transformer en « sarkoboys », voire en justiciers expéditifs à la Clint Eastwood avec son personnage de Dirty Harry comme modèle. D’où multiplication des bavures, des excès d’autorité, de la chasse au faciès, de la réexpédition des migrants sans papiers, femmes et enfants inclus et la lente et inexorable transformation de notre démocratie en état policier. Pas facile d’être flic avec une telle politique à mettre en pratique !
Que ce soit difficile d’exercer dans le 9-3, nul ne le niera. A commencer par les profs, les médecins, les pompiers et les chauffeurs de bus. Pourquoi ?
A force de casser les structures industrielles, de supprimer les emplois n’exigeant pas trop de formation, de ghettoïser des populations en ethnies, en communautés, d’ostraciser ceux qui désirent s’en sortir, et de laisser l’économie parallèle s’épanouir parce qu’elle est un des moyens de dépolitiser une jeunesse mise au rebut, il ne faut pas s’attendre à autre chose qu’à une montée des violences et à une décomposition de la société.
Qui accuse-t-on aujourd’hui ? La Justice.
Une Justice qui serait trop laxiste aux yeux de certains alors que les statistiques prouvent le contraire. S’il fallait que les délinquants en col blanc soient jugés à l’aune des petits délinquants qui empoisonnent la vie de leurs voisins, ce serait la perpète pour bon nombre de ceux qui nous dirigent.
Car, l’exemple, le mauvais exemple vient d’en haut et ne peut que corrompre la société dans son ensemble.
Faut-il rappeler le très beau lot de casseroles en tous genres que collectionnent M. Chirac, M. Balladur, M. Sarkozy, M. Hortefeux… ? Et les enrichissements personnels de la famille Sarkozy, du couple Kouchner, la fortune fluctuante de M. Tapie, le fonctionnement du CAC 40, la rapacité des actionnaires, les martingales gagnantes puis perdantes des traders des banques-casinos renflouées avec les impôts des citoyens sans contrepartie. Cela donne des idées, non ?
Enfin, il existe une constante entre Berlusconi qui a fait voté toutes les lois possibles pour échapper à la justice italienne, et le mépris que N.S. ou son chien couchant B.H. ont de la justice. Et on en arrive à ce spectacle méprisable d’un ministre de l’Intérieur qui trouve quasiment normal que des fonctionnaires de police, qui se doivent d’être irréprochables puissent accuser injustement un citoyen de les avoir mis en danger de mort, ce qui aurait pu conduire cet individu à la cour d’assises avec les peines aggravantes réservées à ceux qui s’attaquent aux représentants de la Loi. Or, le mensonge a été dévoilé ; les policiers ont avoué ; les faits sont avérés. Sont-ils véniels ? Non.
On est même heureusement étonnés que la vérité ait pu éclater.
Quant aux propos de B. H. s’il n’y a pas là forfaiture caractérisée, alors je n’y comprends plus rien.
Le Garde des Sceaux, Michel Mercier, défend ses magistrats, le Ministre de l’Intérieur défend ses policiers. Il me semble qu’ils sont condamnés à travailler ensemble.
Comment vont-ils faire ?
N’est-on pas passé à deux doigts de voir disparaître les juges d’instruction ? Les instances européennes donc internationales pointent la France pour le mauvais fonctionnement de sa Justice dépendante de l’exécutif, de l’état de délabrement des prisons surchargées, voire du manque de moyens des policiers pour assumer leurs missions.
Voilà l’aboutissement d’une politique menée par notre Rikiki, à la fois comme Ministre de l’Intérieur puis comme P. de la R.
Il est grand temps que tout cela change. Cela devient de plus en plus difficile de vivre en Sarkosie !
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