Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 06:46


 

A l’occasion des frasques de DSK, et de la manière dont nous nous comportons sur chaque rive de l’Atlantique, je vous recommande, si ce n’est déjà fait d’écouter les propos de Denise Bombardier, journaliste québécoise bien connue. Les français, en prennent pour leur grade, non sans raison.

 

Est-ce que pour autant, elle a elle-même raison ?

Selon moi, j’approuve ses propos à 98%. Pourquoi ?

 

Parce que je refuse la médiatisation du système judiciaire états-unien, que j’estime dégradant, voire inhumain. « Non je ne suis pas choquée, comme nord américaine des images que j’ai vues, même si au Canada on ne menotte pas… »

 

Un Afghan n’est pas choqué par la lapidation d’une femme reconnue coupable d’adultère. Un saoudien n’est nullement choqué que l’on tranche la main à un voleur. Un texan trouve normal que l’on assassine légalement un assassin ou reconnu tel, avec les erreurs que l’on connaît.

 

Eh bien, moi, ça me choque, dans la mesure où je me fais une autre idée de la justice.

Quel que soit le criminel, un état dit de droit, s’honore à le juger dans la dignité, dans la sérénité, dans l’équité. Le droit, c’est le contraire de la vengeance. Être civilisé, c’est surmonter notre pulsion animale de mort définie par cette abominable Loi du Talion.

 

Que nous soyons tous égaux devant la loi a été une avancée définie dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, avec quand même une restriction de taille, à savoir que dès la mise en place du Code Napoléon, la femme est considérée comme « mineure » c’est à dire au même niveau que les enfants, et les aliénés mentaux.

 

Et j’ai bien peur que cet état d’esprit perdure dans beaucoup de cerveaux, y compris dans ceux de certains de nos dirigeants tous partis confondus. Il n’y a qu’à considérer le nombre d’élues aux plus hautes fonctions pour constater le machisme politique ambiant. Et je ne parle pas des de la « beaufitude » régnante dans les jeux de mots et autres lazzi en cours à propos des « aventures de DSK ».

 

Pour reprendre une remarque d’une femme qui m’est très chère, féministe modérée, elle a toujours refusé le militantisme de « guerre des sexes en usage aux States à l’époque du Women’s Lib ». En France, pays de Rabelais, de Voltaire, les hommes et les femmes auraient plutôt tendance à s’aimer qu’à se haïr.

 

De là, à minimiser le viol, à le décriminaliser, il y a un gouffre que d’aucuns ont sauté avec une légèreté bien condamnable.

 

La complicité des journalistes pour les frasques des pipeules devrait sûrement être revue. A condition que ces pipeules aient, eux aussi, la décence de ne point étaler leur vie privée quand ça les arrange, et de la camoufler selon leur bon plaisir. Mais que la médiatisation des hommes et des femmes politiques s’arrête au seuil de leur domicile privé me paraît être une excellente solution, bien loin de l’hypocrisie crasse qui domine dans l’Empire.

Il est vrai qu’ils n’apprécient guère J-J Rousseau, ont voué certains de leurs écrivains aux gémonies parce qu’indignes dans leur vie privée, ce qui ne les a pas empêché d’élire un George W Bush, un « parangon de vertu », qui déclencha une guerre en mentant à la planète sans que cela ne l’empêche d’aller jouer au golf pour occuper sa retraite pépère, après avoir légalisé la torture et créé une zone de non-droit à Guantanamo. Il a quelques centaines de milliers de victimes sur la conscience, mais « c’est pas lui, c’est l’autre ».

 

En attendant, ce « fait divers » new-yorkais, nous renvoie l’image de notre société. Et elle n’est pas belle.

Mépris pour la victime, mise à mort médiatique pour le coupable présumé, défense absurde des faits, admiration stupide pour un système judiciaire soit disant moins hypocrite que le nôtre, à cette différence près qu’il fait la fortune des avocats, tout puissants, entretient la peine de mort, et théâtralise la justice pour la remettre entre les mains de procureurs « élus », ce qui exige une soumission à une clientèle, avec des shérifs élus, et des juges soit disant indépendants mais déléguant à des grands et petits jurys.

Il me semble qu’un tel système s’avère être une machine à condamner assez souvent des innocents.

 

Je ne lui opposerai pas le système français que notre avocat de président veut américaniser. Magistrats sous domination de l’exécutif, enterrements d’affaires, comportement machiste de la police, et taux de remplissage des prisons maximum. Preuve s’il en est que le système est sérieusement à revoir.

 

Que voilà des thèmes de campagne électorale qui mériteraient de souder et réunir les citoyens. Ce qui suppose une sérieuse éducation et une réflexion de chacun.

 

Et pour bien finir, un rappel de ce merveilleux film de comédie musicale, "CHICAGO", qui est la caricature extraordinaire de la justice américaine dans toute sa splendeur et que je vous conseille de revoir au plus vite. Un vrai moment de jouissance... esthétique et morale.

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

A
Place a piece of parchment between hamburger patties, waffles, or squares before they go into the freezer.
Répondre

Présentation

  • : Le blog de maxangel.over-blog.com
  • : Un peu de tout. Photos, voyages, réflexions, commentaires, articles.
  • Contact

Profil

  • Max Angel
  • Professeur honoraire  et ancien maire adjoint. Centres d'intérêts : philosophie, histoire, politique, voyages, amitié.
  • Professeur honoraire et ancien maire adjoint. Centres d'intérêts : philosophie, histoire, politique, voyages, amitié.

Recherche

Pages

Liens