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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 12:01

 

 

Le film de Benh Zeitlin, collectionne les récompenses (Sundance, caméra d’or à Cannes, grand Prix du film américain à Deauville). Acteurs : Quvenzhané Wallis (9 ans) et Dwight Henry ( boulanger embauché pour jouer le père de la gamine).

Film inclassable réalisé par un moins de trente ans. Pour un premier long métrage, quel coup d’essai réussi et transformé !

Film à facettes multiples, à interprétations diverses, aux images parfois somptueuses et qui évoque de multiples problèmes. Onirisme, conte, reconstitution de Caterina, ce qui nous attend, critique de la société américaine, force de la fragilité de l’enfance, il y a tout cela et j’en oublie certainement.

« Il était une fois une petite fille prénommée Hushpoppy qui vivait seule avec son papa malade dans le Bassin, bayou de la Louisiane, en marge de la société. Elle vivait en communion avec la nature, et se posait des questions à haute valeur philosophique sur l’équilibre du monde, sur la vie, sur la mort et regrettait fort que sa maman soit jadis partie en l’abandonnant… »

L’ombre de Caterina noircit le ciel, et celui du système économique divise la société en pauvres et en riches. Or, dans cette région séparée du monde moderne par une digue menaçante, les gens possèdent une liberté, une jouissance de vivre, un bonheur plus ou moins exacerbé par l’alcool qui font qu’ils sont les hôtes d’un paradis, d’un Eden, où ils passent leur temps à vivre des ressources locales, animaux domestiques, fruits de mer, poissons qu’ils « cueillent ». Retour à un âge d’or frelaté, mais pas si triste que cela, même si les spectateurs repus que nous sommes, sont prêts à les plaindre.  Leurs bateaux sont faits de matériaux de récupération, comme leurs cabanes. Et s’ils étaient ce qui nous attend ?

Or, la montée des eaux due au réchauffement climatique, les cyclones les menacent autant que la « maladie » qui ronge le père.

Hushpuppy, du haut de ses 8 ans, rêve, se débrouille, s’oppose, s’impose, imagine, se révolte, partage, commande, fuit, revient et domine le film d’une manière époustouflante qui mériterait un prix d’interprétation. Tout le film repose sur elle.

Les aurochs ressuscités des glaces ne sont pas sans rappeler les pourceaux des films d’animation japonais qui symbolisent notre course folle à la croissance ou nos émissions d’ordures ménagères et industrielles qui polluent inexorablement notre satellite. (cf le « Continent » de plastiques dérivants dans le Pacifique Nord)  

Nous sommes loin des productions Dysney sirupeuses. Adultes et enfants ressortent avec de quoi discuter pendant plusieurs jours.

Mes petites filles ont aimé, même si cela est complètement différent de ce à quoi elles sont habituées. Et peut-être à cause de cela.

Un film à ne pas rater. Mais pour les plus de huit ou neuf ans, d’autant qu’il est en VO sous titrée. Comme dit Mila, 9 ans, « J’ai pas tout compris. Mais c’est quand même un chouette film ».

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  • Professeur honoraire  et ancien maire adjoint. Centres d'intérêts : philosophie, histoire, politique, voyages, amitié.
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