OOOOH ! TOULOUUUUSE…

Dimanche : le printemps du peuple, la fête réussie de la « reprise » de la Bastille, la joie, l’espoir.  Le changement est non seulement souhaitable, mais possible. « Nous, on peut ! »

Lundi : l’horreur absolue. Ce sont des enfants que l’on assassine. L’abjection : le fait divers s’inscrit dans la campagne électorale, une aubaine pour effacer le « beau dimanche » où l’on avait aussi vu le candidat Sarkosy, à l’émission dominicale « Capital » en bien triste prestation.

Mardi : ça remue, ça s’agite, ça sort les mouchoirs, ça culpabilise les enfants, un comble ! On essaie de nous convaincre que la campagne électorale serait suspendue alors qu’en réalité, le Président-candidat est plus que jamais Candidat-président.

On sort le drapeau blanc : TREVE.

« Oh ! Temps suspends ton vol ! »

Le plan vigipirate écarlate est mis en place.

La place du Capitole est interdite de manif. Il faut pétocher à fond. Le Guéant est désormais résident de la ville rose. L’armée, la police, tous les services en branle, pour UN tueur. Un seul pour le moment.

Les rédactions accumulent des interviouves de « spécialistes ».

Ah ! Les spécialistes… Moins il y a à dire et plus ils ont la parole.

Hollande colle Sarko à la culotte et joue le Président Bis. TREVE.

Joly tempère dignement : TREVE.

Bayrou et Mélenchon compatissent comme tout un chacun mais refusent de se laisser impressionner par cette hystérie collective. Ils soulignent que, peut-être, la politique de la France en Afghanistan… les propos délétères et autres manipulations d’identité nationale sont autant de motivations pour des fous de dieu, quel que soit ce dieu.

Quant à la Marine, une fois écartée la piste des fachos virés de l’armée, (ouf !), c’est la bonne vague, une vraie vague de tsunami de peur et de haine pour surfer en suggérant un ch’tit referendum sur la peine de mort.

Ah ! C’est qu’elle aime ça la Madone des Pétochards, la châtelaine de Montretout. Du sang, des larmes, des peurs.

« A la guillotine, citoyens ! » Voilà l’avenir ! La révolution bleue et sang, ça vous donne du dégueulis d’ivrogne, du vinasseux, mais ça plait aux mouches à m…

Pourquoi pas la roue, la question avec papa comme conseiller spécial ?

Mercredi : nos services de police et de gendarmerie ont fait leur travail, commencé bien avant d’avoir la bande à Nico sur le râble, et ils ont trouvé le coupable, ou plutôt, le « présumé coupable ».

Un fou de d’Allah, un jihadiste, qui se revendique d’Al Qaïda, comme tout détraqué musulman qui passe de la prière à la folie meurtrière, serait notre ennemi public n° un.

La France serait attaquée par le « terrorisme international ». Cette nébuleuse si utile pour camoufler les exactions de la finance boursicotière, du casino international où l’on joue à la hausse et à la baisse sur tout, y compris les denrées alimentaires, ce qui précipite des populations entières dans la famine sans que nous soyons trop émus par la mort des enfants qui crèvent de faim et de soif.

Et ce sont ces mêmes défenseurs de ce système de fous qui viennent la main sur le cœur, la larme à l’œil, nous demander de les accompagner dans leur show d’hypocrites. 

Eh bien, m… ! Certainement pas ! Non ! Pas avec eux ! Pas de trêve, pas de complicité dans le morbide. Pas de collusion avec ce ramassis de faux culs.

Depuis plus de cinquante ans, j’ai appris, et j’ai mis en pratique qu’un « enfant est sacré » quelles que soient sa couleur de peau, ou la confession de ses parents.

Il est notre avenir. Il est notre futur. Il est la Vie.

Le devoir d’un adulte c’est de l’aider à devenir lui-même adulte en lui inculquant des valeurs, des devoirs et des droits.

Tout individu, quel qu’il soit qui s’attaque à des enfants, constitue un danger pour l’Humanité et doit donc, soit être soigné, soit être puni, les deux n’étant pas exclusifs.

Si, bien entendu, j’éprouve une immense compassion à l’égard des familles qui ont été touchées par la mort de ceux qu’ils avaient de plus cher, j’ai aussi la rage de voir comment on tente de récupérer leur douleur tout en déclarant se garder de le faire.

J’ai les noms de ceux qui ont commandité les bombardements d’enfants, en Irak, en Afghanistan, en Libye et ailleurs. Qu’ils sachent qu’ils ont droit à mon plus profond mépris et qu’ils ne valent pas plus que ce loup solitaire, fabriqué à la fois par eux et par les talibans.

J’oserais dire que si ce Merah est bien le coupable, il est aussi, un peu une victime de l’environnement politique, religieux et moral contemporain.

Nul doute, qu’il n’est pas le dernier et que, si nous continuons à humilier des peuples, à exploiter ignominieusement les salariés, à attiser les haines, d’autres « furieux » se croyant investis d’une mission rédemptrice viendront assassiner des innocents au nom de je ne sais quel idéal.

Résistons à la manipulation médiatique et politique en place.

« Contentons-nous de bien faire notre travail ! » comme l’écrit A. Camus dans La Peste.

Jeudi matin 7 h : Comme dans le sketch de R. Lamoureux, "le canard était toujours vivant", Mohammed Merah est toujours retranché dans son appartement. Donc, ce qu'on nous montre dans les séries poicières, c'est pipeau et flûte de Pan. Les gaz paralysants, endormissants ou rigolants, on n'en a pas. On fait durer le suspens. A croire que plus l'on attire l'attention des pleupleus sur cette affaire plus ce serait efficace pour le pouvoir policier en place.

Sauf que, pour le moment, d'aucuns commencent à douter fort de l'efficacité des nouveaux services de renseignements (cf : http://www.mediapart.fr/journal/france/210312/toulouse-les-zones-dombre-de-lenquete ) et plus de 24 H pour s'emparer d'un tueur enfermé seul... Je doute. Je doute. Il a de quoi faire sauter l'immeuble ? Ou quoi ?

Qui manipule qui ? Je cherche. Mais ça pue mauvais la farce des cons'comm" qui font la loi en politique dans le Sarkostan et pas que là, hélas.